Rétinopathie diabétique : causes, symptômes oculaires, diagnostic et traitements 

07/11/2025

Maladie de la Rétine

Ophtalmologie

Le diabète ne se manifeste pas uniquement par une variation du taux de sucre dans le sang. Il agit silencieusement sur plusieurs organes, dont les yeux. Cette atteinte progressive, connue sous le nom de rétinopathie diabétique, fait partie des complications les plus fréquentes de la maladie. Discrète au début, elle peut altérer la vision sans provoquer de douleur. Reconnaître les premiers signes, réaliser un dépistage régulier et suivre un traitement adapté permet d’éviter que ces troubles ne s’aggravent. Il est important dans tous les cas de prendre rendez-vous en centre ophtalmologique pour détecter la maladie et, en amont, réaliser le suivi lié au diabète. 

La rétinopathie diabétique est une complication du diabète qui altère progressivement les vaisseaux sanguins de la rétine, la fine membrane située au fond de l’œil. Cette zone transforme la lumière en signaux nerveux envoyés au cerveau. Toute atteinte de ces micro-vaisseaux perturbe cette transmission et finit par affecter la vision. 

Lorsque la glycémie reste trop élevée sur une longue période, les capillaires rétiniens deviennent fragiles. Ils se bouchent, se dilatent ou laissent passer du liquide dans les tissus voisins. Cette micro-circulation altérée provoque des lésions irréversibles si elle n’est pas détectée à temps. 

Le lien entre diabète et vue est donc direct : plus le taux de sucre reste instable, plus les yeux s’exposent à un risque de dégradation progressive. Selon la Fédération Internationale du Diabète, environ un tiers des personnes atteintes de diabète développent une forme de rétinopathie au cours de leur vie. 

Les signes précoces passent hélas inaperçus. La vision reste longtemps correcte, car les zones abîmées de la rétine ne concernent pas immédiatement le centre de la vision. Pourtant, des modifications subtiles apparaissent dès les premiers stades. 

Au début, le patient remarque : 

  • Un flou visuel intermittent 
  • Une baisse légère de l’acuité visuelle, surtout le soir, 
  • Une difficulté à lire de petits caractères 
  • Ou la présence de petites taches sombres, appelées corps flottants, qui se déplacent dans le champ visuel 

Ces symptômes visuels sont parfois attribués à la fatigue ou à l’âge, alors qu’ils traduisent une atteinte des yeux liée au diabète. Mais quand la maladie progresse, la vision devient plus instable. Les contrastes diminuent et les lignes droites paraissent déformées. 

Dans les formes avancées, la rétinopathie diabétique provoque un œdème maculaire, soit une accumulation de liquide dans la zone centrale de la rétine. Cette complication réduit la vision centrale, indispensable à la lecture et à la reconnaissance des visages. 

Des saignements intraoculaires peuvent également survenir, entraînant l’apparition brutale de taches noires dans le champ visuel. 

La maladie évolue en plusieurs étapes, classées selon la gravité des lésions observées sur la rétine. 

C’est le stade initial. Les capillaires présentent de petites dilatations appelées microanévrismes. Ces zones fragiles peuvent saigner légèrement ou laisser s’échapper du plasma, créant de minuscules dépôts blanchâtres nommés nodules cotonneux. 

À ce stade, la vision reste souvent normale. Un fond d’œil permet de repérer ces anomalies précocement. Par la suite, un contrôle ophtalmologique régulier suffit à suivre leur évolution. 

Lorsque la maladie progresse, certaines zones de la rétine ne sont plus alimentées correctement. Le tissu rétinien réagit alors en formant de nouveaux vaisseaux sanguins, appelés néovaisseaux. 

Ces vaisseaux anormaux, fragiles et malformés, peuvent se rompre et provoquer des hémorragies. On parle alors de rétinopathie diabétique proliférante. 

Ces néovaisseaux prérétiniens ou parfois présents sur l’iris exposent aussi à une augmentation de la pression intraoculaire, précurseur d’un glaucome secondaire. Il s’agit donc d’une situation médicale grave. 

Il s’agit d’une complication fréquente, pouvant apparaître à tout stade. L’excès de liquide s’accumule dans la région centrale de la rétine, appelée macula. L’image perçue devient floue ou déformée, et la lecture devient difficile. L’œdème maculaire diabétique constitue aujourd’hui la première cause de baisse visuelle chez les personnes atteintes de diabète de type 2.  

Le dépistage régulier est la seule manière de détecter la rétinopathie avant l’apparition des symptômes. 

Le fond d’œil pour le diabète reste la méthode de référence. Réalisé par un ophtalmologiste, il consiste à observer la rétine à l’aide d’un appareil appelé lampe à fente  après dilatation oculaire par l’instillation de gouttes. Cet examen, rapide et indolore, permet de visualiser les microanévrismes, les hémorragies, les nodules cotonneux ou encore la présence de néovaisseaux sanguins. 

Pour assurer des examens comparatifs dans le temps, l’ophtalmologiste réalise une rétinophotographie. Il s’agit ici de photographier la rétine à haute résolution pour comparer les clichés au fil du temps. 

Dans certains cas, le spécialiste complète l’examen par une angiographie à la fluorescéine. Ce test consiste à injecter un colorant fluorescent dans les vaisseaux du bras pour visualiser la circulation du sang dans les capillaires rétiniens. 

Cette technique précise les zones d’ischémie, d’œdème ou de néovascularisation. Elle aide ainsi à planifier le traitement, notamment laser ou par injections intraoculaires. 

L’imagerie OCT (tomographie en cohérence optique) est aussi utile pour mesurer l’épaisseur de la rétine et détecter un œdème maculaire. 

Une détection précoce change tout : plus la maladie est repérée tôt, plus les traitements sont efficaces. Un dépistage annuel chez l’ophtalmologiste est recommandé dès le diagnostic de diabète de type 2, et dans les cinq années qui suivent le début d’un diabète de type 1. 

Le traitement dépend du stade de la rétinopathie et de la nature des lésions observées.   

Elles constituent le traitement de référence de l’œdème maculaire diabétique. Le principe repose sur l’injection directe, dans le vitré, d’un médicament anti-VEGF (anti-Vascular Endothelial Growth Factor) ou d’un corticoïde. Ces molécules bloquent la prolifération anormale des vaisseaux et limitent les fuites de liquide responsables de l’œdème. 

L’ophtalmologiste pratique ces injections sous anesthésie locale, en quelques minutes, dans des conditions stériles. 

La photocoagulation au laser (ou rétinoplastie diabétique) est utilisée pour traiter les zones ischémiques et détruire les néovaisseaux. En cautérisant les capillaires anormaux, le laser empêche la rétine de fabriquer de nouveaux vaisseaux. 

Cette technique reste très efficace pour stabiliser la maladie et prévenir les complications graves. 

Lorsque la rétinopathie entraîne une hémorragie importante ou un décollement de la rétine, une vitrectomie est nécessaire. L’intervention consiste à retirer le sang accumulé dans le vitré et à réparer les zones abîmées. Même si cette chirurgie ne rétablit pas toujours une vision parfaite, elle permet souvent de sauver l’œil et d’éviter la cécité. 

Rappelons-le une fois encore, en cas de diabète, la prévention visuelle est la meilleure protection pour préserver la vue. Le dépistage régulier de la rétinopathie diabétique doit faire partie du suivi global de la maladie, le contrôle de la tension artérielle, l’équilibre glycémique strict et des habitudes de vie équilibrées limitent nettement le risque de complications. De même, le suivi du cholestérol, l’arrêt du tabac et la pratique d’une activité physique adaptée aident, eux aussi, à protéger les yeux sur la durée comme cela améliore la santé corporelle dans sa globalité. 

Même en l’absence de gêne, une consultation annuelle chez l’ophtalmologiste reste indispensable. Cet examen permet de repérer les premiers signes d’évolution avant qu’ils n’affectent la vision. 

Le patient doit aussi signaler toute modification visuelle, respecter les traitements prescrits et honorer les rendez-vous de contrôle. Tout cela constitue un véritable filet de sécurité pour conserver une vision stable. 

Le diabète ne provoque pas uniquement la rétinopathie. Il augmente aussi la fréquence d’autres pathologies oculaires, parfois silencieuses.  

La cataracte correspond à une opacification progressive du cristallin liée à l’âge. Mais chez les personnes diabétiques, ce phénomène apparaît plus tôt, car l’excès de sucre modifie la structure des protéines du cristallin. Les symptômes typiques sont une vision voilée, une sensation de filtre devant les yeux et une gêne à la lumière. 

Une intervention chirurgicale permet de remplacer le cristallin opacifié par un implant transparent, redonnant une vision nette.

Le glaucome diabétique ou glaucome néovasculaire résulte souvent d’une augmentation de la pression intraoculaire liée à la formation de néovaisseaux sur l’iris. Ces vaisseaux obstruent les voies d’évacuation de l’humeur aqueuse, provoquant une pression excessive sur le nerf optique. Un suivi régulier permet de mesurer cette pression, de rechercher l’apparition de ces néovaissaux iriens (aussi appelés rubéose irienne) et de prévenir la perte de fibres nerveuses responsables du champ visuel. 

Ainsi, la rétinopathie, la cataracte et le glaucome constituent un trio de complications fréquentes potentiellement graves du diabète nécessitant une surveillance rapprochée. 

La rétinopathie diabétique évolue souvent sans douleur et sans signe immédiat, mais ses conséquences peuvent être irréversibles. Si bien qu’un bilan ophtalmologique régulier, un contrôle strict de la glycémie et une prise en charge rapide des anomalies détectées restent les meilleures armes pour préserver la vision. En cas de flou visuel, de corps flottants ou de baisse de l’acuité visuelle, n’attendez pas : consultez rapidement un ophtalmologiste. Reconnaître tôt les troubles visuels liés au diabète, c’est agir avant qu’ils n’affectent définitivement votre vue. 

Continuez sur ce sujet

">

15/12/2025

Maladie de la Rétine

Ophtalmologie

Dépistage du glaucome : pourquoi il est essentiel pour préserver votre vue 

">

12/12/2025

Ophtalmologie

Orgelet ou chalazion : comment les différencier ? 

">

10/12/2025

Cataracte

Ophtalmologie

La chirurgie de la cataracte en 5 questions 

Toutes les actualités