Trouble visuel chez le bébé : comment détecter un problème avant qu’il parle ? 

15/11/2025

Ophtalmologie

Pédiatrie

Avant même de prononcer ses premiers mots, un bébé commence à explorer le monde avec ses yeux. Car c’est par la vision qu’il découvre les visages, les formes, les contrastes, puis les couleurs et les distances. Pourtant, certains enfants présentent très tôt des anomalies qui peuvent freiner ce développement. Identifier un trouble visuel chez le bébé avant qu’il ne parle n’est pas évident, mais des signes et des examens existent pour orienter le diagnostic dès les premiers mois. Point Vision vous accueille dans ses centres pour diagnostiquer le trouble visuel chez votre bébé.  

À la naissance, la vision du bébé est encore floue. Il distingue surtout les contrastes forts et les zones lumineuses. Son champ visuel ne dépasse pas 20 à 30 centimètres, ce qui correspond à la distance entre son visage et celui du parent qui le porte. 

Vers 2 mois, il commence à fixer un objet immobile et à suivre un mouvement lent. C’est l’apparition du réflexe de fixation, qui permet de vérifier que les deux yeux fonctionnent ensemble. 

À 6 mois, la perception des couleurs se précise, la profondeur de champ s’améliore et le bébé suit des mouvements plus rapides. Il coordonne progressivement ses gestes : sa synchronisation œil-main devient plus précise, soit un signe de développement neurosensoriel normal. 

À 1 an, sa vision s’approche déjà de celle d’un adulte, même si l’acuité visuelle continue de se perfectionner jusqu’à 5 ou 6 ans. 

Pour qu’un bébé voie bien, il faut que l’image formée par chaque œil soit nette et transmise correctement au cerveau. En effet, l’œil agit comme un appareil photo : la cornée et le cristallin focalisent la lumière sur la rétine. Celle-ci envoie ensuite les signaux visuels vers le cerveau, qui fusionne les deux images pour créer une perception claire. 

Si une image est floue ou mal positionnée, le cerveau apprend à la négliger. C’est ce mécanisme qui conduit à certaines formes d’amblyopie, ou « œil paresseux », lorsque le cerveau privilégie un œil au détriment de l’autre. 

L’amblyopie est une baisse de la vision d’un œil, sans anomalie visible à l’examen. Elle survient quand le cerveau apprend à ignorer les images transmises par un œil moins performant. On parle ainsi d’amblyopie sur amétropie lorsque le trouble découle d’un défaut de réfraction (comme l’hypermétropie ou l’astigmatisme). Si elle n’est pas corrigée à temps, elle peut devenir irréversible : l’œil perd définitivement sa capacité à mieux voir, même avec une correction. 

Cependant, un dépistage précoce permet d’éviter cette perte de vision durable grâce à des traitements simples, tels que le port d’un cache sur l’œil dominant ou des exercices visuels adaptés.  

Dans ces deux cas de figure, Point Vision vous accompagne. 

Le strabisme est l’un des troubles les plus visibles chez les bébés : les yeux ne sont pas alignés. Certains « louchent » dans les premières semaines, ce qui peut être normal. Mais si le désalignement persiste au-delà de 3 à 4 mois, une consultation ophtalmologique s’impose. Le strabisme provoque lui-même un œil paresseux et perturbe la vision binoculaire. 

L’astigmatisme provient d’une courbure irrégulière de la cornée qui déforme la vision de près comme de loin. Ce trouble est parfois présent dès la naissance. 

L’hypermétropie, quant à elle, est fréquente chez le jeune enfant : l’œil est trop court et les images se forment derrière la rétine. La plupart des enfants compensent naturellement, mais si le défaut visuel est trop important, l’effort visuel entraîne fatigue, maux de tête ou strabisme.

Certaines anomalies plus graves, comme les malformations oculaires congénitales ou des problèmes importants aux yeux (cataracte, glaucome, anomalies du nerf optique), nécessitent une prise en charge spécialisée dès les premiers mois. Ces situations, bien que rares, peuvent être dépistées à la maternité ou lors des premières visites chez le pédiatre. 

Un bébé ne peut pas décrire ce qu’il voit, mais son comportement donne des indices :  

  • Des lueurs pupillaires blanches sur les photos, une absence de réflexe de fixation, un regard fuyant ou un signe de la toupie (mouvements oculaires rapides et circulaires) sont autant de signaux à observer. 
  • Un enfant qui voit flou d’un coup peut se frotter les yeux, cligner fréquemment ou détourner le regard quand on l’appelle. 
  • L’exposition à une lumière vive, la poursuite d’un jouet coloré ou le suivi du visage des parents permettent d’évaluer la réactivité visuelle. Si le bébé ne suit pas ou réagit peu, il faut en parler au médecin. 

Dès la naissance, la vision du bébé fait partie du suivi médical. Le pédiatre vérifie les réflexes pupillaires, la symétrie des yeux et la présence d’un strabisme latent. 

En cas de doute, un fond d’œil dans un cabinet ophtalmologique permet d’observer la rétine et le nerf optique. D’autres tests par ailleurs, comme le test du cadet ou le test de Pigassou servent à mesurer la fixation et la coordination visuelle selon l’âge. 

Le bilan ophtalmologique de l’enfant complète ce suivi : il comprend la mesure de la réfraction, l’examen de la motricité oculaire et l’évaluation de la fusion binoculaire. 

Certains dispositifs automatisés, comme les outils de dépistage des troubles visuels du bébé, détectent les anomalies de réfraction sans intervention directe de l’enfant. Ces appareils repèrent précocement l’astigmatisme, la myopie ou l’hypermétropie. 

Le test de la vue à l’école maternelle complète le parcours : il permet de vérifier la vision binoculaire, la perception des formes et des contrastes dès 3 ans. Ces contrôles sont recommandés par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans le cadre du suivi pédiatrique régulier. 

Si vous remarquez un comportement inhabituel de votre bébé (regard fixe, œil qui dévie, réaction faible à la lumière), il est préférable de consulter rapidement. Votre pédiatre vous orientera vers un ophtalmologiste pédiatrique pour un examen approfondi. 

Avant la visite, il peut être utile de noter les situations où le trouble apparaît : moment de la journée, intensité lumineuse, distance de l’objet observé. Ces détails facilitent l’évaluation. 

Un dépistage précoce est dans tous les cas le meilleur moyen de préserver la vue de son enfant sur le long terme. Plus l’œil est stimulé tôt, plus la plasticité du cerveau permet une récupération complète. Or, après 6 à 8 ans, les traitements deviennent moins efficaces, car les circuits visuels sont déjà stabilisés. 

Point Vision vous accueille dans ses centres avec votre bébé pour une évaluation complète de sa vue. Un ophtalmologiste spécialisé réalise le diagnostic et nos équipes vous accompagnent pour préserver la santé visuelle de votre enfant. 

Continuez sur ce sujet

">

15/12/2025

Maladie de la Rétine

Ophtalmologie

Dépistage du glaucome : pourquoi il est essentiel pour préserver votre vue 

">

12/12/2025

Ophtalmologie

Orgelet ou chalazion : comment les différencier ? 

">

10/12/2025

Cataracte

Ophtalmologie

La chirurgie de la cataracte en 5 questions 

Toutes les actualités